Brique n°33: La découverte ou l’ignorance

Laissez moi vous contez l’histoire d’un groupe … Un groupe qui réinterprétait des chansons traditionnelles bretonnes… Un groupe qui a fini par s’électrisé et se constitué un répertoire original…Un groupe qui sortit un album inoubliable et intemporel une certaine année 1976 : La découverte ou l’ignorance.

En effet, cet album marque l’électrisation du groupe : Jean Chocun se met de son coté à la guitare électrique alors que Bernard Baudriller viendra partager avec lui le rôle de bassiste.

La musique se voudra moins dansante afin de laisser quelques affinités pop voir rock. Les instruments se diversifient, le son est travaillé, le style s’affine … bref un chef d’œuvre se profile … Entre tradition et modernité, cet album est riche de surprise musicale, on a envie de danser sur «La botte d’asperge » , de pleurer sur «Kiss the children for me Mary» , de rigoler sur «Princes qu’en mains tenez» : une chanson inspiré de "Les lunettes des princes", de Jehan Meschinot (poète de François II). Les paroles en vieux françois sont des plus croustillantes ! Le refrain par exemple :

Sont cours aux robins des Princes de Bretagne,
Sont coups aux vilains si Princes les dédaignent,
Ni les cours aux vilains, ni les coups aux robins.

On ne s’en lasse pas, c’est délicieux !

On notera que dans «La découverte ou l’ignorance» (chanson éponyme de l’album) Tri Yann nous explique que la Bretagne n'existe que parce que des hommes se reconnaissent bretons, mettant forcément à mal le nationalisme et les conceptions uniquement géographiques de la culture bretonne. Un texte très fort qui clôt l'album en beauté (sous réserve qu'on ne l'interprète pas de travers, il est bien ici question de revendiquer une identité culturelle et non un nationalisme).

Bonne écoute, kenavo les potos !